-11 septembre 2014-
La nouvelle directrice des ressources humaines a reçu à tour de rôle chacune des organisations représentatives du MAEDI. La CFDT était représentée par Nathalie Berthy, Anne Colomb et Thierry Duboc.
En préambule et comme d’habitude, la CFDT a évoqué la qualité du dialogue social. Comme souvent en pareille occasion, la CFDT place le dialogue social en tête de ses préoccupations. Nous notons que le dialogue social organisé par la DRH (réunions de concertation, groupes de travail) est globalement de bonne qualité. Le plus souvent les ordres du jour et des dossiers de séance substantiels nous sont communiqués à l’avance. Des comptes-rendus honnêtes et précis sont presque toujours au rendez-vous dans des délais raisonnables. Toutefois, nous mettons en garde la DRH contre certaines réformes (emplois fonctionnels, rabotage des indemnités de résidence, tableaux des vocations, temps de séjour, qui n’ont fait l’objet d’aucune véritable concertation. Ce n’est pas la bonne méthode et cela conduit à tendre les relations entre l’administration et les syndicats, au point souvent d’entraîner le rejet de certains textes par le comité technique ministériel (CTM).
D’autre part nous insistons pour que les quatre groupes de travail les plus utiles soient réunis régulièrement
– le GT recrutés locaux n’a pas terminé ses travaux sur la protection sociale et le Vademecum (Guide de gestion des recrutés locaux) n’a pas été actualisé depuis …2010
– au menu du GT catégorie C, il convient d’inscrire notamment les questions de logement (en centrale comme à l’étranger), le régime indemnitaire, les règles de gestion pour les affectations, l’extension de la fonctionnalisation des IR…
– le GT contractuels doit s’atteler sans tarder à la poursuite des concours réservés au titre de la résorption de la précarité ; il doit aussi travailler sur le volet III de la loi Sauvadet, qui concerne la gestion des contractuels et leurs parcours professionnels
– le GT filière information et communication n’a que l’embarras du choix pour son ordre du jour : statut (protocole Jacob), vocations à l’étranger, règles d’affectation, primes à l’administration centrale…
Souffrance au travail : la CFDT fait des propositions
La CFDT a été le premier syndicat présent sur ce thème, négligé jusqu’en 2006, sur lequel pesait un silence qu’il importait de rompre, et que la RGPP a rendu encore plus aigu. La CFDT a participé activement au groupe de travail, créé à son initiative, et qui a abouti au plan de prévention des risques psychosociaux publié le 3 janvier 2013. Pour la CFDT ce plan ne saurait servir de substitut à une politique raisonnée des ressources humaines. La CFDT, qui avait sollicité un entretien auprès de l’Inspecteur général afin d’aborder plusieurs sujets et de suggérer des pistes de réflexion, relaye à la DRH, à l’écoute et mobilisée sur la nécessité de la prévention en la matière, les principaux points de cet entretien.
Accompagner les agents affectés dans des postes en crise ou qui en reviennent La CFDT se fait l’écho du manque de reconnaissance ressenti par les agents et du fardeau du retour qu’ils portent seuls. Elle demande qu’une réflexion soit engagée à la lumière de ce qui est fait en la matière au ministère chargé de la Défense. La DRH pourrait se doter d’un référent ou d’un bureau dédié aux agents affectés dans les pays en crise.
Attention particulière à porter aux qualités managériales des chefs de poste dans les ambassades à très petit format La CFDT fait part de ses inquiétudes sur les risques liés à ce type de poste, surtout si ce ne sont pas des ambassadeurs expérimentés et des bons managers qui seront nommés, en raison des effets dévastateurs qui résulteraient des comportements de violence managériale au sein d’équipes très réduites.
Un médiateur pour écouter les agents victimes de souffrance au travailLa CFDT reçoit de nombreux agents en souffrance, à un moment où les relations avec la hiérarchie sont tellement dégradées qu’il est difficile d’agir. La DRH a pris conscience des risques psycho-sociaux mais force est de constater que leur prévention est défaillante. La création d’une instance indépendante de la DRH, et auprès de laquelle les agents pourraient parler de leurs difficultés, serait très utile. La CFDT compte aussi beaucoup sur le nouveau dispositif de dialogue social dans les postes, qui comprend des comités techniques de proximité à l’étranger, compétents en matière d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail pour que le traitement de la souffrance au travail soit enfin à la hauteur de l’enjeu. La DRH souligne pour sa part qu’il est notamment attendu du dispositif qu’il serve à alerter en temps utile sur les situations de souffrance au travail.
Temps de travail à l’administration centrale : toilettage des RI et établissement d’une Charte du temps
Puis la CFDT rappelle les problèmes actuels de temps de travail au MAE qui résultent de la diminution constante des effectifs depuis plus de dix ans sans véritable diminution des missions. A l’administration centrale l’expérimentation visant à concilier vie personnelle et vie professionnelle n’a pas débouché sur des préconisations très nouvelles (travail en binôme…). Cependant elle a permis d’attirer l’attention sur les règlements intérieurs (RI) sur le temps de travail des directions. Ceux-ci sont actuellement rediscutés et seront soumis au CHSCT et au CTM. La CFDT demande que ce toilettage soit fait après concertation avec les agents concernés et que les nouveaux RI mentionnent les permanences, astreintes et interventions. Une Charte du temps fait aussi l’objet d’une concertation avec les organisations syndicales. La CFDT souhaite que ce texte aille plus loin que de simples intentions. Nous proposons des mesures concrètes telles que la fermeture des bureaux le soir ou la garantie du droit à la déconnexion. Cette Charte doit évidemment prévoir les indicateurs qui permettront ensuite d’évaluer les progrès réalisés.
Temps de travail à l’étranger, tout le monde est concerné
L’expérimentation menée dans une dizaine de postes pilotes a démontré qu’un dispositif encadrant les permanences, astreintes et heures supplémentaires demandées aux expatriés n’entrainait aucune dérive en terme de jours de récupération. La CFDT revendique sa généralisation. >
Nous demandons également que la question du temps de travail des recrutés locaux soit étudiée sérieusement. Les RL ne percevant pas d’indemnités d’expatriation, il est anormal que les chauffeurs et les personnels des résidences, notamment, soient obligés d’effectuer des heures supplémentaires qui bien souvent ne sont ni rémunérées – faute de crédit pour cela – ni récupérées – faute d’effectifs suffisants -..
Avancements : privilégier le mérite et rechercher un équilibre entre tous les profils.
La CFDT estime que le critère « poste difficile » a trop tendance à supplanter le critère du mérite. Les agents qui acceptent d’être affectés dans des postes difficiles ou des postes en crise peuvent être récompensés par le choix de leur affectation suivante. N’oublions pas qu’il existe beaucoup d’agents méritants qui, en raison de contraintes familiales (emploi du conjoint, scolarité des enfants) sont moins mobiles géographiquement. Ces collègues font souvent preuve de mobilité fonctionnelle, qui doit elle aussi être reconnue. Il y a de la place pour tous les profils. La DRH et les organisations syndicales doivent trouver un équilibre lors des commissions administratives paritaires.