M. Alexandre ZIEGLER, Directeur du cabinet du Ministre depuis le printemps dernier, a reçu le 2 octobre la CFDT-MAE représentée par Nathalie Berthy et Anne Colomb, pour évoquer l’actualité syndicale.
Evolution du réseau
La CFDT-MAE a rappelé que plusieurs réflexions ont été lancées l’année dernière et ont fait l’objet de réunions de concertation : la question de la réduction du format de certaines ambassades, l’évolution du réseau diplomatique en Europe, la modernisation de nos services des visas et l’évolution du réseau culturel. Si le premier point a évolué rapidement, avec l’annonce de la création d’ambassades de très petit format dépourvues de résidence, les trois autres dossiers semblent être restés lettre morte.
Le Directeur de Cabinet indique qu’il y a bien eu un suivi : du côté de nos ambassades « à format d’exception » en Europe mais aussi en Amérique du Nord, les ambassadeurs ont été impliqués pour faire des propositions de schéma d’emploi, en les incitant à organiser la concertation la plus large possible. Une méthode impliquant les acteurs sur place a été préférée à des décisions de suppression de postes venant de l’administration. Concernant les visas, M. Ziegler confirme que le rapport Barry de Longchamps/Fitoussi a bien été suivi d’effet : les moyens financiers ont été trouvés auprès du Ministère de l’Intérieur. Le projet de modernisation de l’architecture informatique des visas est lancé, sous une maîtrise d’ouvrage Intérieur/MAE, et sa mise en œuvre devrait être effective en 2017. S’agissant du réseau culturel, aucune réforme ambitieuse ne pouvait voir le jour avant l’annonce, attendue dans les prochaines semaines, de la décision concernant le rattachement (ou du non rattachement) du réseau culturel à l’Institut Français. Le Directeur de Cabinet confirme, comme cela a été annoncé aux organisations syndicales par la DGM, qu’une réelle concertation aura lieu et regrette que des articles de presse aient été publiés.
Sur ce dernier point, la CFDT prend acte de la volonté de concertation affichée par l’administration mais fait remarquer que ce dont la presse a fait état sur la fermeture d’antennes d’instituts a eu un effet désastreux sur les personnels. Si ces « informations » sont fausses, il serait souhaitable que l’administration communique avec les personnels concernés pour les rassurer.
Coût des cabinets
La CFDT-MAE s’est d’abord intéressée à la question du coût des sorties de cabinets des agents contractuels, qui s’est élevé à 270000 euros en 2010 et 361000 euros en 2012. Elle souhaite que le recours à des agents titulaires soit privilégié car ces indemnités pèsent sur la masse salariale. Par ailleurs, la CFDT attire l’attention de M. Ziegler sur le poids considérable des 5 cabinets ministériels dont nous sommes dotés. Au-delà de la question de savoir si le MAE fait mieux avec 5 cabinets qu’avec 3 auparavant, cette organisation pèse à tout point de vue sur l’administration. Tout est multiplié par 5 : le nombre de conseillers, de secrétaires, de chauffeurs, les frais de bouche et de déplacement. L’importance de ces moyens est mal perçue par de nombreux agents, dans un contexte où les moyens des services diminuent.
Le Directeur de Cabinet indique que les cabinets font des efforts de réduction des coûts. Ainsi, il a été demandé aux ministres délégués de ne pas saturer le plafond d’emploi qui leur est accordé par Matignon (limitation à 15 du nombre de conseillers). 4 emplois de secrétariat ont été rendus et des consignes sont données pour réduire la voilure sur les frais de déplacements. Il souscrit à notre demande de recourir autant que possible à des agents du Département, étant observé qu’il n’est pas toujours facile de priver les services de collaborateurs. Par ailleurs, certaines fonctions (communication, relations avec le Parlement) requièrent des compétences particulières qu’il est difficile de trouver en interne.
Dialogue social
La CFDT souligne que le dialogue social n’est pas un réflexe dans ce ministère. Il faut souvent insister pour la tenue régulière des groupes de travail et la préparation des réunions de concertation laisse à désirer : nous avons déjà réclamé à plusieurs reprises que ces réunions soient précédées de la diffusion, en temps utile, d’un document de travail aux organisations syndicales.
Enfin, la CFDT revient sur sa demande de création d’un comité central et d’un CHSCT de proximité à Paris, comme il en existe à Nantes. Les accords de Bercy de 2008 prévoient que les agents publics votent pour deux comités techniques (CT), ce qui n’est aujourd’hui pas le cas pour les agents parisiens. Par ailleurs, la création de ce CT de proximité permettrait de désengorger l’ordre du jour du CT Ministériel et du CHSCT central qui est principalement consacré aux questions d’hygiène et de sécurité à Paris, au détriment des problèmes rencontrés dans les postes.
Le Directeur de Cabinet entend bien ces arguments ; il estime que la difficulté de mise en œuvre tient surtout à la charge de travail pour les équipes de la DGA. La décision est dans tous les cas attendue pour le CTM des 6 et 7 novembre.
La CFDT-MAE est satisfaite de cet entretien qui a permis d’avoir des informations de première main sur des dossiers importants et souhaite que ces échanges avec le Cabinet soient réguliers. Si certains chantiers avancent positivement (modernisation des visas notamment), d’autres n’ont pas répondu aux attentes : le rapport de la mission Carré pour le réseau dans l’Union Européenne n’a manifestement pas permis d’ouvrir des pistes opérationnelles. Alors que la CFDT avait demandé une réflexion sur les missions et sur les méthodes de travail, les solutions appliquées (implication de l’ambassadeur pour réallouer ses ressources) font l’économie de cette remise à plat. Espérons en tous cas que l’ambassadeur associera les représentants du personnel à l’élaboration du schéma d’emploi du poste.
Sur la question des cabinets, nous prenons bonne note d’une convergence du vue sur la limitation du recours aux agents contractuels et nous serons vigilants sur sa bonne application. Nous pensons néanmoins qu’en dépit de tous les efforts de sobriété qui nous sont annoncés, le poids de ces cabinets, qui consomment plus de 150 ETP, reste excessif.