Monsieur le Ministre
Monsieur le Secrétaire général,
Madame la Directrice générale,
Madame la Directrice,
Mesdames et Messieurs
Monsieur le Ministre, vous avez été appelé au chevet d’un ministère certes prestigieux, mais mal en point, au bord de l’asphyxie, qui a besoin d’oxygène pour réaliser les missions ambitieuses qui lui sont assignées : Cela signifie des moyens nécessaires pour les mener à bien.
Il s’agit de redonner du sens au travail, des moyens appropriés et des perspectives à tous.
Redonner du sens au travail…
Cela passe par la promotion de l’exemplarité et de la déontologie, socles de toute politique publique crédible et soutenable : la CFDT-MAE prendra toute sa part dans les travaux à venir sur la mise en œuvre de la loi « déontologie », notamment sur la protection des lanceurs d’alerte, la lutte contre les conflits d’intérêts, l’élargissement de la protection fonctionnelle pénale à la famille de l’agent mis en cause, la représentation équilibrée des femmes et des hommes.
Cela passe par un dialogue de qualité
Ce dialogue se manifeste dans la capacité de remédier à des situations déviantes qui mettent en péril les agents, dans la diffusion de la culture du dialogue social tant à l’administration centrale que dans les réseaux, et dans les conséquences qui en sont tirées sur le parcours professionnel de ceux qui en ont la charge.
Ce dialogue se manifeste également dans la capacité de l’administration à se soumettre à l’arbitrage d’un médiateur, idée promue dès 2008-2009 par la CFDT.
Tout ceci doit être soutenu. Des progrès notables ont été accomplis, il ne faut pas relâcher l’effort.
Cela passe enfin par une approche réaliste de la charge de travail
La charge de travail est lourde et l’exigence d’un service public de qualité est une exigence que nous partageons.
La CFDT a été proactive dans l’élaboration de la charte du temps, porteuse d’excellents objectifs. Mais il reste un énorme travail à faire sur la rationalisation de la charge de travail. Cette dernière ne devient un sujet que lorsqu’il y a surcharge, et là, c’est presque trop tard.
Se borner à compter le temps de travail est devenu illusoire avec les technologies mobiles et compte tenu de la nature même du travail, notamment des encadrants. Il convient avant tout de faire le lien entre les objectifs fixés et les moyens alloués pour retrouver un rythme de travail soutenable. La CFDT demande donc que la réflexion s’appuie sur ce qui est demandé à chaque direction, service, poste, unité de travail pour qu’on puisse passer de la discordance à la concordance des temps, et qu’on puisse efficacement articuler les prescriptions et les missions avec les ressources et les moyens.
…Suppose des moyens appropriés
Le ministère a vu son périmètre, récemment élargi, confirmé, et on nous annonce une méthode gouvernementale renouvelée, qui part non plus d’objectifs purement budgétaires définis ex ante mais d’objectifs politiques. C’est ce qu’on demande depuis des années. Cela implique que
La GPEEC ne soit pas être timorée
Les demandes modestes des services ont surpris tout le monde. .
L’exercice doit être revu à la hausse, les moyens correspondant aux nouvelles missions doivent être effectivement ajoutés à ceux qui ont sans cesse été amoindris depuis plus de 20 ans. Notre revendication est claire : il s’agit de pouvoir faire BIEN notre travail.
Les implantations doivent être adaptées et sécurisées
Il s’agit de se donner les moyens d’une politique immobilière et mobilière durable et raisonnée.
A l’administration centrale, puisque le ministère rénove et « fait construire », il convient de veiller à aménager des espaces de travail décents, non bruyants, vraiment « intelligents », adaptés notamment pour ce qui est de l’accessibilité et pour ce qui est relatif aux normes de confort.
A l’étranger, davantage de maintenance, de compétences « DIL » et de résistance aux caprices des chefs de poste s’imposent.
Il convient également de prendre en compte les mises aux normes nécessaires qui seront révélées par les documents uniques d’évaluation des risques professionnels, y compris dans les établissements à autonomie financière qui sont encore trop souvent exclus du périmètre de réflexion.
La CFDT souhaite voir se poursuivre les efforts en matière de sécurité.
…Et de redonner des perspectives à tous les collègues composant notre communauté de travail
Les recrutés locaux doivent tout d’abord bénéficier de véritables parcours professionnels. Cela suppose pour ceux qui le souhaitent et réunissent les conditions, de retrouver la possibilité d’accéder aux concours internes de catégorie C, et la CFDT redit sa revendication de les voir dorénavant accéder à des concours internes de catégories B et A.
Après expertise des textes juridiques existants, on constate un paradoxe : nombre de concours parmi les concours internes sont accessibles aux personnes qui justifient d’une durée de services dans une administration, un organisme ou un Etat membre de l’Union européenne ou d’un Etat membre de l’Espace économique européen autres que la France dont les missions sont comparables à celles qui, en France, emploient les fonctionnaires. Or ces mêmes concours internes ne le sont pas, ou plus, aux recrutés locaux employés par l’Etat français.
La proposition de la CFDT, réaliste, est que notre administration puisse faire valoir ce paradoxe à la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique. Si cet argument, fort, pouvait porter, la question serait réglée pour l’accès des recrutés locaux employés par la France aux concours interne des corps types C, B et A.
Les CCL, instances de dialogue social dédiées aux questions individuelles qui les concernent, doivent reposer sur un texte normatif.
Les recrutés locaux doivent bénéficier d’une rémunération décente et d’une protection sociale durable.
Cela suppose que l’employeur s’acquitte des cotisations sociales qui lui incombent, et nous vous avons d’ailleurs alerté à ce sujet.
Pour ce qui est des rémunérations :
La CFDT redit son hostilité à la fiscalisation des indemnités de résidence. Même si celle-ci ne semble pas être à l’ordre du jour, nous ne sommes pas à l’abri d’une offensive du ministère chargé du budget et de la fonction publique. Or l’expatriation a, sur le plan personnel et familial, un coût de plus en plus lourd qu’il est légitime de prendre en compte.
En administration centrale, la révision de primes pour les catégories C s’imposait ainsi que, d’une manière générale, la révision des barèmes et de la cartographie des primes.
Enfin, s’agissant d’un dossier porté en intersyndicale, la CFDT appelle votre attention sur le dossier amiante, sur le classement du Tripode du site en site amianté d’une part, et d’autre part, compte tenu de la manipulation d’archives, sur la nécessité de reconnaître que les personnels qui y ont travaillé ont été victimes d’une exposition de type professionnel et non pas de type environnemental.
Ce point est également porté par d’autres syndicats, dont l’un d’entre eux a demandé la venue d’un expert dédié.
Au nom de la CFDT-MAE, je vous remercie./.