Le syndicat CFDT-MAE avait envoyé une délégation complète de six délégués au 13ème congrès de la fédération Interco-CFDT, qui s’est déroulé à Brest, chef-lieu du Finistère, du 26 au 30 juin dernier.
Rapport d’activité 2013-2017
Yves Letourneux, SGA sortant, expose le rapport d’activité du mandat. Le cap des 70 000 adhérents a été dépassé en 2016. 10 ans de progression continue, mais attention au risque d’inversion de la courbe, la progression est de plus en plus faible !
La vigueur des actions européennes et plus largement internationales de la fédération, notamment avec la Tunisie, avec un hommage à notre camarade Stélios Tsiakkaros, bientôt en retraite, qui a donné tant d’énergie à cette dimension essentielle de l’action cédétiste.
Mais aussi le protocole parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), l’accord sur la formation professionnelle, le compte personnel d’activité, le compte personnel formation, l’expérimentation sur le droit à la reconversion, le socle revendicatif pour les contractuels, les rythmes scolaires, l’expérimentation responsabilité sociétale des organisations….
Représentativité : encore 10 organisations syndicales représentées au niveau central, c’est beaucoup trop ; une démocratie sociale qui peine à se mettre en place cf le PPCR appliqué malgré le refus des OS conservatrices – CGT, FO, Solidaires ; 2ème place de la CFDT confirmée aux élections de 2014 (+0,4%).
Reste le renouvellement militant, une conviction et un combat permanents ! Le renouvellement serein de notre secrétaire générale en cours de mandat prouve que c’est possible !
La CFDT-MAE à la tribune du congrès
Thierry Franquin, secrétaire général, candidat au conseil fédéral et porteur de mandats est monté à la tribune lors des interventions des syndicats. Il a rappelé que la CFDT-MAE était un syndicat national « et également international, puisque les trois quarts de ses électeurs travaillent à l’étranger » et que « parmi ces derniers, plus de la moitié sont des agents recrutés par les ambassades, consulats et instituts français, soumis au droit local du travail, ce qui influe sur la structure même de notre organisation et notre manière de fonctionner. »
Il a ensuite souligné que la CFDT-MAE entretenait « des liens étroits et anciens avec la fédération : sur les deux dernières mandatures, le syndicat a été présent au sein du conseil fédéral et je souhaite perpétuer cette tradition en me présentant également à ce conseil. »
Puis Thierry a insisté sur
. « notre ancrage profond dans un syndicalisme d’adhérents – premier syndicat du MEAE en termes de représentativité (38%), nous comptons plus de 1 300 adhérents, soit un taux de syndicalisation supérieur à 8 % »
. « le dialogue social à l’étranger, enjeu majeur pour lequel « nous avons mis en place une stratégie de développement » comprenant « des missions de formation pour nos élus au sein des emprises françaises à l’étranger » et « à Paris et à Nantes, des formations pour les futurs encadrants également adhérents CFDT, chargés d’animer le dialogue social à l’étranger. »
. « la communication web et le site INTERCOnnectés : parce que beaucoup de nos adhérents et de nos militants travaillent à l’étranger, nous attachons une grande importance à la communication web (site Internet, Facebook, Twitter). Nous avons été très sensibles à la création du site participatif « Interconnectés », espace d’échanges entre syndicats mais aussi avec la fédération. »
En conclusion il a souligné « le travail réalisé par la fédération tel qu’il apparaît dans le rapport d’activité et le rapport financier 2013- 2017, que nous voterons sans réserve. »
Résolution d’orientation
La secrétaire générale de la fédération, Claire Le Calonnec, a présenté la résolution, qui avait suscité 298 amendements, dont 157 ont été retenus et 5 proposés en débat.
On en retiendra que la CFDT revendique d’avoir une opinion sur ce qui se passe dans la société… et de l’exprimer ! La défense des services publics a toute sa place dans notre résolution car, au-delà même des agents qui l’incarnent et des citoyens qu’ils protègent, il s’agit de préserver un atout et une richesse pour notre pays ! Si la modernisation n’est pas un gros mot pour Interco, il faut être vigilant pour que dématérialisation ne se conjugue pas avec déshumanisation et que se mette en place une véritable complémentarité entre les services de l’Etat et ceux des collectivités ! De plus si nous sommes pour la défense du statut, socle commun aux agents de la Fonction Publique, nous ne sommes pas par principe opposés à l’existence de délégations de service public contrôlées et évaluées. Par contre les partenariats public-privé (PPP) doivent être vigoureusement combattus car ils sont structurellement perdant/gagnant en défaveur de la puissance publique et du contribuable.
Cinq amendements ont été soumis à débat.
- Le premier, rejeté à 68,92% dont la CFDT-MAE, proposait de supprimer la notion de « marginalisation des petites organisations » : « la biodiversité ce n’est pas la syndicodiversité ; convaincre c’est d’abord vaincre» nous dira José Porceddu pour la fédération.
- Le deuxième mettait en avant le développement d’« un syndicalisme de services complémentaires à l’action revendicative ». Donner un plus aux adhérents : comment ne pas y être favorable ? Adopté à 81,34% dont notre syndicat.
- L’amendement suivant, qui visait à supprimer la notion de « sympathisant » est rejeté à 65 %.
- Un quatrième amendement propose de ne pas inscrire dans nos divers statuts la limitation à trois mandats internes sur une même responsabilité. La fédération plaide pour la mise en place progressive d’un dispositif clair qui oblige à organiser et anticiper. L’amendement est rejeté à 59,23%, dont notre syndicat.
- Le dernier amendement vise à élaborer une convention collective nationale des services publics. Cet amendement est jugé contradictoire avec la position fédérale sur le statut des fonctionnaires et rejeté à 86 %.
A l’issue des débats la résolution est approuvée par 88 % des mandats exprimés, dont ceux de notre syndicat.
La CFDT-MAE représentée au conseil fédéral sur la durée
L’élection des 38 conseillers fédéraux (29 dans le collège des syndicats et 9 dans le collège du secrétariat national) a vu l’accession, avec 84,71 % de notre secrétaire général Thierry Franquin au « parlement » du syndicat pour la période 2017-2021. Il succède ainsi à Patrice Servantie, Arnaud le Masson et Thierry Duboc, conseiller fédéral sortant.
Les autres moments forts de ce congrès ont été
- l’évocation filmée de la coopération entre la CFDT et l’UGTT tunisienne, notamment à travers la convention entre Interco 93 et leurs homologues municipaux tunisiens de Gafsa, qui a permis de mesurer l’importance et la profondeur de ces liens qui concourent au processus de démocratisation d’un côté et à la promotion de valeurs partagées et d’ouverture de nos horizons de l’autre…
- L’intervention de Rosa Pavanelli, SG de l’ISP (Internationale des Services Publics), a fait un brillant plaidoyer pour le renforcement de l’action internationale et en faveur d’une gouvernance mondiale : les paradis fiscaux recueillent annuellement plus de 20 Mds$ alors que l’éradication de la très grande pauvreté ne nécessiterait qu’environ 3 Mds$ par an !
- La présentation de ses travaux par le Groupe Renouvellement militant – on ne dit plus renouvellement générationnel – qui a présenté une saynète : « Martine adhère au syndicat » qui a parfaitement résumé la problématique : il s’avère que la question du renouvellement nécessite une approche construite et continue. « Repérer », « accompagner », « former », « valoriser » et « faire reconnaître » sont les notions que la Fédération va reprendre dans une expérimentation et une « Charte fédérale du renouvellement militant »./.