La CFDT a décidé d’interpeller les candidats sur les grands défis qui se présentent à nous, dans les années à venir. Libre de toute attache partisane, la CFDT s’engage dans ce débat d’idées pour porter sa vision du monde du travail et éclairer les travailleurs sur les grands enjeux de société. Afin de favoriser cette réflexion, elle a adressé 35 questions aux candidats dont les réponses seront publiées sur le site www.cfdt.fr.
Il nous a semblé intéressant, dans le cadre de notre champ professionnel, de vous présenter, ci-dessous, le questionnement de notre syndicat sur le sens de l’action publique et son avenir.
Redonner du sens à l’action publique
Notre pays est tiraillé entre deux approches de l’action publique. D’un côté une large majorité de Français refuse de voir diminuer les services publics, au contraire beaucoup aspirent à ce qu’ils investissent de nouveaux champs. D’un autre côté, les fonctions publiques et avec elles les agents sont régulièrement pointés du doigt. Certains leur reprochant tantôt leur manque d’efficacité, tantôt leur coût trop élevé. Utilisée par facilité, ou démagogie, cette vision purement comptable de l’action publique via les effectifs de fonctionnaires et contractuels ne permet aucune politique cohérente et mobilisatrice. Il est temps de poser clairement les objectifs de notre action publique. Il ne s’agit pas de nier les contraintes budgétaires mais de définir les services publics que nous voulons puis, en fonction de cela, d’organiser leurs moyens humains, financiers et matériels.
Cette réflexion ne peut être menée en faisant abstraction des mutations en cours, de l’émergence de besoins nouveaux et du développement du numérique qui tend à changer profondément les relations entre les usagers et les agents. Ces changements ne peuvent d’ailleurs se penser sans y associer les agents qui ont une vision concrète des réalités. Tout l’enjeu pour notre pays est d’améliorer la proximité et l’accessibilité de son action publique, allant vers plus d’égalité d’accès à ces services, plus de cohésion et d’inclusion sociale ainsi qu’un meilleur développement économique des territoires. Cette adaptation des services publics et la lisibilité de leur fonctionnement sont des conditions sine qua non du consentement par les citoyens à leur financement.
Le statut de la fonction publique répond bien à ces exigences de mutabilité des services publics. Toutefois, la réponse aux mutations en cours nécessite un changement d’approche en termes de ressources humaines avec une réelle gestion des emplois et compétences, mais aussi en termes d’organisation et de conditions du travail.
Questions
– Quelles propositions concrètes défendez-vous pour assurer la proximité des services publics sur tout le territoire et l’amélioration de l’accompagnement des usagers ?
– Êtes-vous prêt à donner toute sa place au dialogue social dans les fonctions publiques, notamment en termes d’organisation et de conditions du travail ?
– Comptez-vous mettre en place une politique RH dans les fonctions publiques qui accompagne le travail et la carrière des agents ? Si oui, sous quelle forme ?
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des réponses reçues par la CFDT à ces trois questions.